Quatre-vingt-dix-septième numéro de Chemins d’histoire, seizième numéro de la troisième saison
Émission diffusée le dimanche 9 janvier 2022
Les invitées : Christine Bénévent, professeure à l’École nationale des chartes, et Camille Dégez-Selves, directrice de la bibliothèque de l’École des chartes, cocomissaires de l’exposition « Henri-Jean Martin, un itinéraire chartiste », exposition présentée à la Bibliothèque de l’École.
Le thème : Henri-Jean Martin (1924-2007), un itinéraire chartiste
Le canevas de l’émission
Aux origines de l’exposition (décembre 2021-février 2022). Pourquoi une telle exposition ? Le cadre : le bicentenaire de l’École des chartes. Quelques titres (L’Apparition du livre, avec Lucien Febvre, 1958 ; Livres, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle, 1969, la thèse monumentale ; Histoire et pouvoirs de l’écrit, 1988 ; Les Métamorphoses du livre, entretiens avec Jean-Marc Chatelain et Christian Jacob), pour donner une idée de l’œuvre immense. Le don de la bibliothèque de travail d’Henri-Jean Martin par les ayants droits d’HJM en 2021. L’exposition : 8 panneaux qui dialoguent avec des archives et des objets, issus de collections familiales (veuve Odile Martin, née Lorber, née en 1929, décédée en 2021, avait épousé Henri-Jean Martin en 1955), des Archives nationales, des collections de l’École des chartes. A la découverte d’une personnalité pas austère du tout.
Itinéraire. Une famille (à Paris) « ruinée des deux côtés ». Grand lecteur, culture pour partie autodidacte. Collectionne des soldats de plomb dont l’exposition évoque aussi le souvenir. Baccalauréat. Hypokhâgne, concours de l’École des chartes, vue comme une voie d’intégration professionnelle rapide. L’intégration en 1943 (on connaît les sujets, notamment un sujet d’histoire moderne portant sur la révocation de l’édit de Nantes, pour lequel Henri-Jean Martin a obtenu 14/20, 11 en histoire médiévale, pour un travail sur Charlemagne et la Saxe, 18 pour la version latine, du Tite-Live, et 5 pour le thème latin, une traduction de Montesquieu !). Arrive 4e. L’École entre 1943 et 1947, la guerre et les bombardements. Quelle acclimatation intellectuelle ? Quels professeurs ? La thèse de l’École des chartes (Eustache Le Noble, un polémiste du Grand Siècle). Vers la thèse d’État (monumentale, soutenue et publiée en 1969, 22 ans après la sortie de l’École). Pendant ce temps, carrière professionnelle : à la BnF, entre 1947 et 1958, notamment catalogage de l’Enfer ; à Lyon, conservateur des bibliothèques, entre 1962 et 1970, Henri-Jean Martin lance la construction de la nouvelle bibliothèque de La Part-Dieu, ouverte en 1974, participe à la fondation du musée de l’imprimerie, ouvert en 1964. Devient finalement professeur (bibliographie et histoire du livre) à l’École des chartes (succède à Pierre Marot). Quels enseignements et quels moyens pour les restituer ?
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L’œuvre. L’Apparition du livre, avec Lucien Febvre, en 1958. Comment ce livre est fabriqué. La collaboration, la mort de Lucien Febvre, la sortie du livre en 1958. Lecture (lettre de Lucien Febvre à Henri-Jean Martin, le 26 mai 1953), panneau 6 de l’exposition.
La thèse d’État, Livres, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle. L’enquête sur les registres d’un libraire grenoblois du XVIIe siècle (le libraire Nicolas, Livres et lecteurs à Grenoble paraît en 1977).
Les autres publications. Participe à L’Histoire de l’édition française (direction avec Roger Chartier, 1983-1986), publie Histoire et pouvoirs de l’écrit (1988), Mise en page et mise en texte du livre français. La Naissance du livre moderne (2000), Les Métamorphoses du livre (conversation avec Jean-Marc Chatelain et Christian Jacob, 2004). Henri-Jean Martin élargit encore ses perspectives avec Aux sources de la civilisation européenne, 2008.
Une ressource précieuse
A la fin du mois de mars 2022, une exposition virtuelle consacrée à Henri-Jean Martin et à son œuvre a été publiée par l’École des chartes. Notre entretien est notamment mentionné sur l’une des pages de la bibliothèque numérique de l’École nationale des chartes.
