Quatre-vingt-quatorzième numéro de Chemins d’histoire, treizième numéro de la troisième saison
Émission diffusée le dimanche 5 décembre 2021
L’invitée : Eliane Le Port, enseignante en lycée et docteure en histoire contemporaine de l’université d’Évry, autrice de Ecrire sa vie, devenir auteur. Le témoignage ouvrier depuis 1945, éditions de l’Ecole des hautes etudes en sciences sociales, 2021.
Le thème : Le témoignage ouvrier depuis 1945
Le canevas de l’émission
Une histoire du témoignage ouvrier, « tout en étant constituée en partie par les voix de témoins ouvriers ». Eliane Le Port, fille d’ouvriers (père dans l’industrie automobile, mère dans une entreprise d’électronique), petite-fille d’ouvriers (grands-parents maternels, aide-maçon et agricultrice devenue ouvrière dans une conserverie). Le propos du livre (voir p. 10). Lecture 1.
Quel corpus d’étude ? 157 récits au total, dont 127 témoignages individuels, 16 écritures collectives et 14 récits tirés d’entretiens avec un ou une professionnelle de l’écriture. Des ouvrages publiés entre 1945 et 2016(espace français à deux exceptions près). Des témoignages qui se déclinent dans des autobiographies, des récits d’expérience, des journaux, des romans inspirés de la vie, des poèmes, des écrits collectifs, etc. Qui sont les auteurs ? Quelles figures ouvrières ? Quelles évolutions professionnelles ? Quels engagements ? Quels profils ?Et selon quelles chronologies ? 105 auteurs du corpus dont 15 femmes. Des écrits qui balayent tout le XXe siècle ouvrier, avec des mutations spectaculaires. Quelle méthodologie pour approcher ce corpus ? À ce corpus il convient d’aouter une collecte d’entretiens oraux (menés entre février 2013 et décembre 2015), avec 20 acteurs de l’écriture ouvrière, 4 femmes et 16 hommes (p. 29). Avec quelle visée ?
La notion-clé de témoignage. Comment l’aborder ? Quels usages historiens des témoignages ? Dans quelle tradition historiographique s’inscrit l’autrice (Beaud et Pialoux, Retour sur la condition ouvrière) ? Entre histoire et littérature ?
Virgule
Entrer en écriture et devenir auteur. Les chemins de l’écriture. Déclenchement et motivations de l’écriture. Des lecteurs avant d’être des écrivains. Être construit et se construire comme témoin. Exemple :Hubert Truxler (alias Marcel Durand, né en 1947, OS à Sochaux, amateur de littérature et qui chronique son quotidien de travailleur dans des textes qui circulent d’abord sous forme ronéotypée puis qui sont publiés en 1990 puis en 2006, sous le titre Grain de sable sous le capot…). Autre parcours : Marcel Donati, né en 1938, mort en 1995, lamineur pendant plus de 30 ans à la Société lorraine de la Providence de Réhou, délégué CGT, auteur de Cœur d’acier. Souvenirs d’un sidérurgiste de Lorraine, 1994).
Recomposer les expériences. Quels matériaux d’écriture ? Des notes au travail, composer à partir des sources du travail ? Exemple : Hubert Truxler, p. 176, Lecture 2. Le cas particulier des écritures collectives. Comment fonctionnent ces écritures collectives (voir p. 205).
Le témoignage ouvrier dans le champ éditorial. Les chemins éditoriaux. La place de l’autoédition. Le travail éditorial. Voir Les Prolos (publié en 1973, voir p. 288-290) par Louis Oury, né en 1933.
Quelles écritures ouvrières ? Quelles articulations entre le je et le collectif, entre le travail et le privé ?Exemple du témoignage de Christiane Peyre, Lecture 3, p. 339 (Une société anonyme, 1962, tiré d’un journal écrit pendant les quatorze mois passés à la raffinerie Say entre septembre 1949 et octobre 1950, préfacé par le sociologue Albert Memmi).
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