Emission 89 : Novgorod au Moyen Age, avec Pierre Gonneau

Quatre-vingt-neuvième numéro de Chemins d’histoire, huitième numéro de la troisième saison

Émission diffusée le dimanche 24 octobre 2021

L’invité : Pierre Gonneau, professeur à Sorbonne-Université et directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, auteur de Novgorod. Histoire et archéologie d’une république russe médiévale, CNRS éditions, 2021.

Le thème : Une histoire de l’Occident médiéval

Le canevas de l’émission

Pourquoi Novgorod ? Bien avant Saint-Pétersbourg, une fenêtre de la Russie sur l’Europe, sur les deux rives du Volkhov (à 160 km de Saint-Pétersbourg, à près de 500 km de Moscou). Le mythe de Novgorod dans la pensée russe et au-delà (voir le chapitre 6). Présentation du Monument au Millénaire de la Russie (1862), « massif et foisonnant monument » qui part de la date supposée de la venue de Riourik à Novgorod, en 862, et qui rassemble plus d’une centaine de héros de mille ans d’histoire, une « colossale composition » (p. 40). 129 statues individuelles du monument. Quelles sources pour en faire l’histoire ? Une ville endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale (cathédrale Sainte-Sophie gravement endommagée, reconstitution proposée sur la première de couverture par Jean-Claude Golvin, directeur de la collection, et p. 33), mais un patrimoine qui demeure important. Il est exagéré de parler de musée à ciel ouvert. Nombreux trésors dans les musées de Moscou et Saint-Pétersbourg. Fouilles archéologiques et documents sur écorce de bouleau (voir p. 143 ou p. 184). Quels manuscrits ? Quelle historiographie ? Le projet du livre. Une histoire de Novgorod et d’une république russe médiévale… tout en couleurs. Comment retrouver « l’esprit des lieux » ?

Quelques aperçus du livre (1). De la naissance à l’épanouissement. Le mythe, tel qu’il est présenté dans une chronique compilée au XIIe siècle, Le Récit des temps passés. Des figures légendaires, Riourik et ses deux frères, en 862. Voir un passage de cette chronique, p. 11. Analyse : Riourik, les Varègues et les Rous. On comprend que le débarquement de Riourik et de ses frères symbolise la mise en place d’un nouveau pouvoir qui s’impose aux différents groupes ethniques du bassin du Volkhov. Les Scandinaves s’implantent progressivement dans la région. D’où viennent-ils ? De Suède ou du Danemark. Au-delà du mythe, où les nouveaux arrivants s’implantent-ils ? Le kaganat des Rous et Gorodichtche (2 km en aval de Novgorod). Au Xe siècle (après 950), de nouvelles implantations se dessinent : les quartiers les plus anciens de Novgorod, la ville neuve (p. 26-27). Extensions. La citadelle et la cathédrale Sainte-Sophie. Les quartiers de la rive gauche, les quartiers de la rive droite (carte, p. 43). Une cité à inscrire dans un espace plus large (l’espace novgorodien).

Virgule

Quelques aperçus du livre (2). La gouvernance politique. Dans la dépendance de Kiev. Un pays sans dynastie, entre 970 et 1136. Une révolution en 1136 ? L’indépendance ? Des princes précaires et l’affirmation du vietché (assemblée des hommes libres). Figure majeure du XIIIe siècle : Alexandre Nevski (auquel est dédiée la cathédrale russe de Paris), prince de Novgorod à partir de 1236, célébré dans tous les manuels scolaires russes mais mal aimé de Novgorod. Pourquoi ? Après Nevski (mort en 1263). La chute et l’annexion à la Moscovie par Ivan III, prince de Moscou (1478).

Quelques aperçus du livre (3). Vie économique, sociale. Novgorod, une cité marchande. Quelles marchandises ? Voir la p. 130. Un comptoir de la Hanse, pas une cité hanséatique de plein droit mais le comptoir le plus éloigné de la Hanse (fondée entre 1280 et 1356). Deux représentations du commerce de fourrures russes qui font la fortune de la Hanse (ex-voto de l’église Saint-Nicolas de Stralsund et stalle de la cathédrale de Lubeck, p. 136 et s.). Un témoignage : le récit de Gilbert de Lannoy, chambellan du duc de Bourgogne, présent à Novgorod en 1413, attentif notamment aux questions d’argent. De nombreuses œuvres qui permettent de reconstituer la vie d’une grande cité russe médiévale : fresques, icônes, amulettes, etc. Point sur les arts appliqués et l’art populaire. Exemple : une applique circulaire en métal, datée de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle, représentant un joueur de gousli, entouré de deux personnages. (voir la reproduction de la p. 202).

Le monument de 862 à Novgorod, d’après une photographie du XIXe siècle

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