Deux-cent-quarantième numéro de Chemins d’histoire, treizième de la septième saison
Émission diffusée le lundi 29 décembre 2025
L’invitée : Agnès Cousson, professeure de littérature française du XVIIe siècle à l’université Grenoble-Alpes, autrice de deux livres consacrés à Madeleine de Souvré, marquise de Sablé, une biographie sous-titrée « Le lustre du siècle », ainsi que l’édition critique des Œuvres complètes de l’autrice.
Le thème : Le parcours et l’œuvre de Madame de Sablé (1599-1678), entre Préciosité et jansénisme
Le canevas de l’émission
Qui est Madame de Sablé ? Lecture liminaire, p. 7 de la biographie, quelques lignes de la comtesse de Brégy à la marquise de Sablé. Un portrait qui dit aussi d’une certaine manière la célébrité de Madeleine de Souvré, marquise de Sablé, en son temps. Madame de Sablé : trois mots pour la caractériser (voir la quatrième de couverture de l’édition des Œuvres complètes) : « Humanisme, préciosité, augustinisme ». « Le lustre du siècle » ? Lecture.
Quelques éléments biographiques. Naissance en Touraine dont son père, Gilles de Souvré, est gouverneur. Quatre frères et deux sœurs. A Paris, où son père devient gouverneur du dauphin (en 1610 ; Gilles de Souvré sera maréchal de France en 1615). Demoiselle d’honneur de Marie de Médicis. Epouse en 1614 (à 15 ans) Philippe-Emmanuel de Laval, marquis de Sablé (Sablé-sur-Sarthe) et seigneur de Boisdauphin. Neuf enfants et une séparation en 1622. Le marquis de Sablé meurt en juin 1640.
Emménagement place des Vosges, sans doute vers 1648, dans un hôtel particulier où la marquise tient son premier salon. Personnalités de Rambouillet, notamment sa plus proche amie, la comtesse de Maure (Anne Doni d’Attichy), qui occupe un appartement voisin. Quelles personnalités ? Aristocrates (Mme de Longueville, les Montausier), poètes (Vincent Voiture), académiciens (Jean Chapelain) et bénéficiaires (Pierre Costar).
Le rapprochement avec le jansénisme et Port-Royal. Relation avec la mère Angélique Arnauld dès 1640. 1652 : emménagement de Mme de Sablé rue Saint-Thomas-d’Aquin, près de Port-Royal de Paris. 1656 : emménage dans son logement de Port-Royal de Paris, situé hors clôture du monastère, au premier étage du bâtiment, où elle tient salon. Elite intellectuelle et sociale autour de la marquise de Sablé (voir p. 313 de l’édition des Œuvres complètes). Au cœur de la tourmente de Port-Royal. L’année 1661 (portes qui relient le logis de Mme de Sablé au monastère sont murées, Mme de Sablé ne pourra retourner dans ce logement qu’en 1670), après la Paix de l’Eglise (1668). Madame de Sablé et Port-Royal (Paris, des Champs).
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Portraits de Mme de Sablé par ses contemporains. Voir par exemple ce qu’en disent certaines fictions, par exemple Le Grand Cyrus (p. 132 de la biographie), Parthénie, avec certains poncifs des portraits précieux. Portraits épistolaires. Au centre de la scène culturelle. Une femme d’influence. La Vittoria Colonna, marquise de Pescaire, poétesse amie de Michel Ange, ce sont les mots de Jean Chapelain (en 1639, voir p. 175 de la biographie, lecture). Rôle dans la diffusion du savoir. Promotion d’ouvrages, relais de savants. Conseillère littéraire, savante. Pratiques du loisir lettré. Objet de critiques aussi.
Une épistolière de talent. 101 lettres conservées, écrites entre 1640 et 1675. Les traités (Pour les enfants qu’on ne veut pas faire étudier à fond, 1660 ; Discours contre les médecins, 1660 ; De l’amitié, début 1661) et les Maximes. Lecture. 1657 : début de l’entreprise des Maximes, qui réunit Mme de Sablé, La Rochefoucauld et Jacques Esprit. 1678 : peu après la mort de Mme de Sablé, édition posthume des Maximes. Portée et contenu de ces textes.
Les chemins d’Agnès Cousson.
