Deux-cent-vingt-cinquième numéro de Chemins d’histoire, trentième de la sixième saison
Émission diffusée le dimanche 13 juillet 2025
Les invitées : Aurélie Boissière, géographe-cartographe indépendante, et Catherine Virlouvet, professeure émérite d’histoire ancienne à l’université d’Aix-Marseille et ancienne directrice de l’Ecole française de Rome, coautrices avec Catherine Grandjean, d’un ouvrage intitulé Atlas de la Méditerranée ancienne, Belin, 2025.
Le thème : Cartographier la Méditerranée ancienne
Le canevas de l’émission
Une sélection de la très riche cartographie de la collection « Mondes anciens ». Cartes issues des ouvrages consacrés à l’Egypte, à la Mésopotamie, au Proche-Orient, à l’époque romaine, et des six volumes présentant les mondes grec et romain. Cartes centrées sur la Méditerranée. Pourquoi ? Genèse de l’idée. Quelle organisation ? Deux premiers chapitres centrés sur l’organisation politique, le chapitre 3 traite de la guerre, le chapitre 4 porte pour titre « Economies et circulations », le cinquième touche au champ culturel et religieux, le dernier chapitre rassemble les plans de 24 villes. Circulation dans l’ouvrage, les pictogrammes.
Un ouvrage qui s’appuie sur l’histoire de la géographie à l’époque antique. Un ouvrage qui tient compte des connaissances géographiques des peuples anciens. À l’époque archaïque, à l’époque classique (« Le monde selon Hérodote », p. 8). La rupture du IVe siècle. Les Grandes Découvertes de l’époque hellénistique. Ératosthène (au IIIe s. avant notre ère) et l’œuvre de Claude Ptolémée (Grec d’Égypte, à la fois géographe, astronome et astrologue du IIe siècle de notre ère), aboutissement de la recherche géographique alexandrine (carte p. 12).
Cartographier l’histoire. Cartes topographiques et cartes thématiques. Ici, cartes thématiques (visant à représenter, « sur un fond repère, des phénomènes localisables de toute nature, qualitatifs ou quantitatifs »). Des cartes à toutes les échelles :du plan de bâtiment à des cartes à l’échelle méditerranéenne. Le langage des cartographes, la sémiologie graphique, règles plutôt strictes (voir les travaux de Jacques Bertin). Plan en deux dimensions et outils sémiologiques (couleur, valeur, taille, forme, orientation, grain et texture-structure). Un média puissant et efficace. Les cartes historiques, un cas particulier ? Pas franchement. Particularité tient aux sources disponibles. Un travail plus artisanal. Données géoréférencées, SIG ont de beaux représentants dans le domaine historique (projets ORBIS ou CASTOR) mais ils sont moins présents qu’en géographie ou en géopolitique. Des difficultés spécifiques à la période antique : la question des noms de lieux (noms anciens ou formes modernes des toponymes). La pâte Aurélie Boissière.
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Des exemples. La carte de la p. 149 (le peuplement de la Cisalpine, au VIe siècle avant notre ère, le jeu sur les couleurs de la nomenclature, choix étonnant). La carte de la p. 155 (l’Italie, une mosaïque de statuts aux IIIe et IIe siècles avant notre ère). Les cartes de la p. 313 (« Les échanges à la fin de la République romaine »). La carte de la p. 364-365 (« La diffusion du christianisme » au milieu du IIIe siècle, quels choix de figurés ?). Le pouvoir impérial hors de Rome de la mort de Gallien à la Tétrarchie (268-293) : carte de la p. 180-181 (des figurés ponctuels). Carte p. 188-189 (« Les provinces perdues de l’Empire en Occident (454-497) »).
Des cartes et représentations qu’affectionnent nos invitées. Catherine Virlouvet : « Taille comparée de cinq cités majeures de l’Antiquité » (p. 378-379) et le chapitre 6 du livre. Aurélie Boissière : « La préfecture du prétoire d’Illyricum (Ve siècle) » (p. 190), et « Le paysage mythologique du Proche-Orient hellénistique et romain » (p. 348-349).
Les chemins de nos invitées.

(« Emergence de la monarchie égyptienne, 6000-3150 av. n. è. »)