Emission 202 : L’humeur révolutionnaire dans le Paris du second XVIIIe siècle, avec Robert Darnton

Deux-cent-deuxième numéro de Chemins d’histoire, septième de la sixième saison

Émission diffusée le samedi 2 novembre 2024

L’invité : Robert Darnton, professeur émérite aux universités de Princeton et de Harvard, ancien directeur de la bibliothèque d’Harvard, auteur chez Gallimard d’un livre traduit de l’anglais par Hélène Borraz, un ouvrage intitulé L’Humeur révolutionnaire, Paris, 1748-1789.

Le thème : L’humeur révolutionnaire dans le Paris du second XVIIIe siècle

Le canevas de l’émission

Le propos du livre. Le concept d’« humeur révolutionnaire ». La circulation de l’information dans le Paris du XVIIIe siècle. Les sources mobilisées. Les séquences chronologiques choisies.

L’arbre de Cracovie, d’après une estampe du XVIIIe siècle

Virgule, avec la chronologie indicative

1748 : fin de la guerre de succession d’Autriche, signature du traité d’Aix-la-Chapelle
1756-1763 : guerre de Sept Ans qui consacre la puissance britannique
1757 : attentat de Robert François Damiens, lequel blesse le roi Louis XV d’un coup de canif
1762 : exécution, à Toulouse, de Jean Calas, accusé d’avoir assassiné son fils pour l’empêcher de se convertir au catholicisme
1764 : édit supprimant la compagnie de Jésus en France, au terme d’une campagne parlementaire de plusieurs années
1771 : réforme de l’organisation judiciaire du royaume portée par le chancelier Maupeou, une réforme abrogée en 1774, quelques mois après l’avènement de Louis XVI
1773-1774 : affaire dite Goëzman, qui contribue à discréditer le nouveau Parlement Maupeou dans l’opinion publique
1776 : Jacques Necker est directeur général du Trésor royal, jusqu’en 1781 ; Charles-Alexandre de Calonne est contrôleur général des finances entre 1783 et 1787
Années 1780 : affaire dite de Guillaume Kornmann, banquier dont le procès contre l’épouse est retentissant
1787 puis 1788 : tenue de l’Assemblée dite des notables

Le pouvoir des chansons. Quelles chansons ? Corpus commun d’airs et nombre de Parisiens composaient de nouvelles paroles sur les airs les plus connus pour se moquer des personnages en vue ou commenter l’actualité. Une chanson à l’origine de la chute du ministre Louis de Maurepas, en avril 1749 ? Explications et mention du chansonnier de Maurepas, conservé à la Bibliothèque nationale de France.

Portrait de Madame de Pompadour par Quentin de La Tour, 1752-1755,
et portrait du comte de Maurepas, sans date

Chanson dite sur l’air « Dirai-je mon Confiteor », attaque contre Madame de Pompadour :

« Par vos façons nobles et franches
Iris, vous enchantez nos cœurs.
Sur nos pas, vous semez des fleurs,
Mais ce sont des fleurs blanches. »

Les affaires. L’affaire des jésuites, de 1764 à l’édit de novembre 1764, qui dissout l’ordre. Les jésuites perdent la bataille de l’opinion. Le Compte rendu des constitutions des jésuites et le Second compte rendu, par Louis-René de Caradeuc de La Chalotais, procureur général au parlement de Bretagne.

Portrait du procureur général au parlement de Bretagne,
Louis-René de Caradeuc de La Chalotais, XVIIIe siècle

Le moment Maupeou, à partir de 1771. Les échos. La bataille des imprimés et des libelles. Face à Maupeou, du côté de Maupeou.

Virgule, avec lecture d’un extrait du livre, p. 470

Les années 1780. Quel continuum ? Linguet et Mirabeau. Les Parisiens deviennent pleinement révolutionnaires vers 1788. Jusqu’à la prise de la Bastille.

Frontispice d’un ouvrage de Simon-Nicolas Henri Linguet, qui représente
« une statue de Louis XVI faisant un geste en direction des ruines de la Bastille. »

Générique de fin, avec des extraits de l’ouvrage de Robert Darnton, p. 473 et s.

Document complémentaire

La conversation avec Robert Darnton a été enregistrée lors de la tenue des 27e Rendez-vous de l’histoire de Blois, le vendredi 11 octobre 2024. Le diaporama qui a servi d’appui à cette conférence est disponible sur cette page.