Emission 150 : L’Amérique précolombienne, avec Carmen Bernand

Cent-cinquantième numéro de Chemins d’histoire, trentième numéro de la quatrième saison

Émission diffusée le mardi 25 avril 2023

L’invitée Carmen Bernand, anthropologue et historienne, professeure émérite à l’université Paris-Nanterre, autrice de L’Amérique latine précolombienne. Des premiers peuples à Tupac Amaru, dernière glaciation-XVIe siècle, Belin, 2023.

Le thème : L’Amérique précolombienne, de la Mésoamérique aux mondes andins

Le canevas de l’émission

Le projet. La série « Mondes anciens ». Les travaux de Carmen Bernand. L’anthropologie et l’histoire. Thèse d’ethnologie sous la direction de Claude Lévi-Strauss (1970), thèse d’Etat sur les communautés indigènes de l’Equateur (1981). L’histoire des métissages en Amérique latine. Histoire du Nouveau monde. Publication d’une Histoire des peuples d’Amérique (Fayard, 2019). Quel projet ici ? Le titre, le sous-titre. Amérique latine ? Tupac Amaru, le dernier sapa inca de la dynastie de Manco Inca. Etude de l’ancien monde. La date de fin est plus facile à fixer que celle du début (1492, 1520, chute de Mexico, 1532, exécution de l’Inca Atahualpa). Quand commencer ? La difficile question des origines. Est-il possible de construire une chronologie commune ? Foisonnement chronologique (p. 568). Comment et par quelles sources restituer cette histoire ? L’archéologie, la statuaire, etc. Les sources du XVIe siècle (par exemple, les textes écrits en caractères alphabétiques par les Mayas), la vision des vaincus (Nathan Wachtel et Miguel Leon-Portilla, pour les Incas et pour les Aztèques). Voir l’image de la première de couverture (et p. 295). L’iconographie et les cartes dans l’ouvrage.

Les débuts. L’apparition d’Homo Sapiens, venu d’Asie à une époque récente. Quand et par quelles voies ? Le peuplement de l’Amérique. La dispersion continentale. Aux origines des civilisations agraires. Agriculture et sédentarisation. Le Formatif. Mésoamérique : domestication du maïs à partir du téosinte sauvage, datée de 8000 av. notre ère. Situation intéressante en Equateur : Valdivia, une céramique de grande perfection technique (provenance de la culture Jomon ?). Figure de Valdivia (p. 78). Premiers tissus andins (p. 97 et s.).

Foyers de civilisation : l’horizon olmèque (éclosion se situe autour de 1200 avant notre ère) ; l’horizon Chavin (1000-200 avant notre ère) dans les mondes andins. Les Olmèques, le nom, les centres olmèques considérés comme « matriciels », San Lorenzo, La Venta, Tres Zapotes. La matrice des civilisations mexicaines, culture incarnée dans les statues et les stèles. Tête monumentale (voir première de couverture et p. 129). Dans le monde olmèque apparaît pour la première fois l’écriture glyphique. L’écriture la plus ancienne, voir la stèle de La Mojarra, p. 148. Civilisations andines : l’horizon Chavin, du nom du site Chavin de Huantar (Pérou), horizon englobant un ensemble de sites qui présentent les traits issus de ce centre (en fait, c’est plus complexe, voir le site plus ancien de Cupisnique, voir les recherches récentes). Domestication du lama et métallurgie. Mise en valeur (première de couverture, p. 116 et 178) d’un objet en or martelé, qui serait le plus ancien des Andres péruviennes, daté de 1490 avant notre ère. Personnage qui tien quatre bâtons serpents et dont les pieds sont formés par des tètes reptiliennes, « technologie de l’enchantement » (Alfred Gell, anthropologue britannique).

Essor des cités dans les premiers siècles de notre ère, plus généralement. Teotihuacan, dans la vallée de Mexico, et son monde (voir la photographie des p. 190-191, la grande place de la Lune entourée de pyramides tronquées). Dans les mondes andins, culture Nazca, qui s’enracine dans la culture Paracas : le site de Nazca est très connu pour ses curieux dessins linéaires tracés sur le flanc des montagnes et sur les plaines, qui ne peuvent être vus que du ciel. Géoglyphes. Mais aussi céramiques et tissus.

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La spécificité du monde maya. Découverte (romantique) des ruines de Yucatan, au XIXe siècle, par Herbert Spencer, a donné une dimension de mystère à cette civilisation. Quelle épaisseur temporelle ? Pourquoi parler de « constellation Maya » ? Les cités et leur effondrement, classique et post-classique. Les Mayas : seule civilisation américaine à avoir inventé un système d’écriture hiéroglyphique capable de transcrire des sons. Passion du calcul et de l’astronomie, rapport au temps.

Le temps des bouleversements et des recompositions à la fin du Ier millénaire. Bouleversements techniques (la métallurgie). « Forêt touffue » de noms (p. 286). De ce bouleversement général surgiront lentement les grands empires conquérants des Amériques, les Mexicas et les Incas, ainsi que les royaumes alliés qui les accompagnent. Les Empires solaires : Mexico-Tenochtitlan et Cuzco. L’Empire de la Triple-Alliance et celui des Incas. Des Aztèques aux Mexicas, 1100-1300-1520. Les Incas, fils du Soleil, 900-1533. L’empire du soleil, un empire-monde.

Les peuples indigènes d’Amérique et le monde. La mondialisation des Tupi-Guaranis, magnifique chapitre 9. Les catastrophes avec la Conquête, la résistance aussi des populations autochtones.

Tête colossale olmèque, Tres Zapotes