Cent-cinquième numéro de Chemins d’histoire, vingt-quatrième numéro de la troisième saison
Émission diffusée le dimanche 6 mars 2022
L’invitée : Marine Bellégo, maîtresse de conférences à l’université Paris-Cité, autrice d‘Enraciner l’Empire : une autre histoire du jardin botanique de Calcutta (1860-1910), Muséum national d’histoire naturelle, 2021.
Le thème : Histoire du jardin botanique de Calcutta entre XIXe et XXe siècle
Le canevas de l’émission
Présentation en quelques mots du jardin botanique de Calcutta, fondé en 1787 par l’East India Company, une histoire pluriséculaire. Jardin qui existe encore aujourd’hui, un jardin mondialement connu. L’époque victorienne du jardin encore très présente à l’heure actuelle. Localisation en Inde et dans l’espace de Calcutta / Kolkata aujourd’hui. Des travaux autour du jardin, une autre histoire du jardin de Calcutta. Pourquoi en proposer une autre histoire ? Une histoire à plusieurs échelles. Une histoire par les acteurs d’hier et d’aujourd’hui. Le grand banian (Ficus Benghalensis) du jardin de Calcutta, un symbole du lieu. Lecture d’un extrait d’un article du New York Times de 1888. Des archives, quelles archives ? L’axe qui tient l’ouvrage : « Ce livre examine, à travers le cas du jardin botanique, l’imbrication entre la démarche d’exploitation territoriale et son entourage discursif. » Les mots-clef : dispositif, ethos, microcosme. La période d’étude, assez facilement circonscrite, entre 1860 et 1910. A la croisée de chemins historiographiques différents et de plusieurs disciplines ?
Quelques aspects du livre. La question des rapports entre les jardins botaniques coloniaux et les lieux. Les modalités de la reconstruction après les cyclones de 1864 et de 1867. Insistance sur certains acteurs, notamment les directeurs du jardin de Calcutta. Les discours contrastés sur le jardin. Un jardin multilocal (ne pas oublier la succursale du jardin de Calcutta, à Darjeeling, au nord du Bengale, sur les contreforts de l’Himalaya). Le guide du jardin, publié par George King, en 1895, avec sa carte, le jardin rêvé par ses responsables. « Le fonctionnement du jardin-ville présent[e] des contradictions qui [sont] aussi celles de l’empire à une plus large échelle. » Décalages entre réalités et discours.
Virgule
Le prix des plantes, la dimension commerciale des botanistes. « La valeur produite par le jardin n’était pas seulement économique : autour de l’herbier s’organisaient des opérations destinées à conférer aux plantes collectées un statut d’objet scientifique, les investissant ainsi d’une certaine valeur. » Regards sur un chapitre intitulé « Les végétaux admis en science ». Comment une plante est-elle transformée en spécimen. A cette occasion, analyse de la prolifération documentaire.
Les travailleurs, les personnels qui travaillent au jardin. Les administrateurs coloniaux, la division entre les travailleurs manuels et les employés lettrés. Un monde traversé par de fortes hiérarchies. Des formes de dépression qui touchent quelques jardiniers européens.
Les chemins de Marine Bellégo. Valorisation de l’ouvrage et perspectives de recherche.
